L'Eglise Saint Martin


Description sommaire


L'église a été entièrement reconstruite et d'une manière homogène en 1837 au centre du bourg et en bordure d'une place carrée. Elle s'inscrit totalement dans un plan rectangulaire à chevet plat. L'extérieur présente une grande sobriété. Le clocher s'élève au centre de la façade Ouest plate, elle-même uniquement décorée d'un portail rectangulaire mouluré, surmonté d'une croix sur un décor de palmettes stylisées. Deux baies cintrées sont percées sur cette façade dont le profil se termine par deux rampants prenant appui sur le clocher. Le clocher à 2 étages de section carrée est percé d'une baie cintrée moulurée sur chacune des quatre faces, baies dotées d'abats-sons.

Les deux façades latérales sont d'une sobriété, percées chacune d'une succession de 8 baies cintrées ; le chevet plat est percé d'un grand occulus circulaire et de deux fenêtres cintrées murées.

L'intérieur présente une disposition classique et un plan basilical. La nef est précédée d'un vestibule avec lequel elle communique par une porte en plein cintre.

Dans la grande nef, les colonnes galbées supportent à gauche et à droite 6 arcades en plein cintre, avec chapiteaux toscans, déterminant 5 travées.

Aux arcades de la nef correspondent sur les murs gouttereaux Nord et Sud des arcades reposant sur des pilastres cintrés et encadrant des baies cintrées.

Le choeur s'ouvre un grand arc triomphal en plein cintre dont les écoinçons sont garnis de rosaces. Le choeur formant hémycycle peu profond est séparé de la nef par une grille de communion. Il forme deux travées. Il ouvre à droite et gauche sur deux sacristies à plan carré. La nef est aveugle. Le choeur est éclairé par un oculus formant lunette dans le cul-de-four. Les deux bas cotés sont directement éclairés par les fenêtres extérieures.


La nef, les collatéraux et la sacristie de droite sont couverts de plafonds plats à caissons carrés (2 rangées de 6 gros caissons pour la nef, 2 rangées de 12 petits caissons sur les collatéraux).


Le sanctuaire conserve un mobilier intéressant, une chaire à prêcher du XVIle siècle avec deux atlantes gainés, seul vestige de l'ancienne église avec le retable, un ensemble homogène de bancs, des lustres, grille de communion en fer, bras de lumière troubadour dans le choeur, un maître autel du XIXe siècle réemployant un retable à une seule travée du XVIle siècle présentant une toile qui proviendrait de l'ancienne église Saint-Hippolyte à PARIS.

Cette toile signée et datée Michel Ange CHALLES, 1759, représente "Saint-Hippolyte dans sa prison visité par le clergé de Rome qui vient l'encourager

au martyre".

Un très beau meuble de sacristie du XVIlle siècle est aussi conservé. Le choeur est décoré d'une peinture au pochoir. Le toit a deux versants et une croupe sur la nef et le choeur. Il est en pavillon sur le clocher.


Un grand porche à péristyle était prévu par les plans de l'architecte TIRCUIT. Il n'a jamais été réalisé pour raison d'économie.

Historique

L'église précédente avait été édifiée au XV siècle et sa nef était couverte d'une voute en bois: elle s situait à l'emplacement même de l'actuelle église. Elle était dans un état de délabrement à la fin de l'ancien régime.

Les délibérations du conseil de fabrique mentionnent de grosses réparations 27 germinal an XI er le 23frimaire an XII.

Le 29 août 1832, le Ministre du Commerce et des Travaux propose au Préfet de l'Yonne des projets de Caristie.

Les devis très détaillés de l'article Architecte Edmé TIRCUIT, datés  du 4 juillet 1833sont approuvés par le Préfet de l'Yonne le 13 janvier 1834. Dans son projet du 4 juillet 1833, TIRCUIT avait prévu une voûte en berceau plein cintre pour coiffer la nef et le chœur alors que le bas-coté unique (Nord) devait être couvert par un plafond.

TIRCUIT écrit un rapport le 18 décembre 1833 sur la nécessité de démolir entièrement l'ancienne église après sondage des plafonds, combles et charpentes. Le choix de cet architecte, connu pour la réalisation de nombreux lavoirs dans l'Avallonnais, semblent avoir été fait par le Sous-Préfet d'AVALLON.

Après plusieurs projets (dont un église à 2 nefs seulement), les travaux furent menés par TIRCUIT en 1937. Ce fut une reconstruction complète de l'église et non une église réparation de l'ancienne, qui fut entièrement démolie.

L'édifice a été réparé en 1879 (réfections des pannes de la charpente)et le plafond repeint en 1934.


Entretien et Réparation

Au fil des années l'édifice a bénéficié de divers programmes d'entretien et d'amélioration comme le montre le diaporama ci-dessous

1970

1995

2014

2018

2020

2014 - 2020

Septembre-Octobre 2024

Financement partiel des travaux


Total des financements apportés par la Fondation du patrimoine


16 316 €



Le projet : restaurer cet édifice du XIXe siècle 

Notre église a connu moult aventures. L’ancienne église, édifiée au XVème siècle, fut détruite vers 1800, car elle présentait un état de délabrement avancé. A sa place, l’église actuelle est érigée en 1837. Sur son fronton on pouvait lire « Liberté, Egalité, Fraternité » et « République Française», héritage des années suivant la Révolution Française. A l'époque, les monuments religieux devenant bâtiments d'Etat, c'est à ce dernier et à ses représentants de les entretenir. Certains maires zélés y firent inscrire la devise républicaine. La Municipalité depuis 2014 a restauré le Retable et son Tableau, le portail, et un vitrail.

Dans un état de dégradation inquiétant, l'église Saint-Martin nécessite une restauration d'envergure. La tranche d'urgence est destinée à mettre l'édifice hors de danger. Elle prévoit la réfection de la charpente de la nef et du plafond à caisson, qui a tendance à s'effondrer par endroits, ainsi que la reprise des enduits intérieurs et la restauration de décors peints. Détériorés, les abat-sons du clocher devront aussi être repris.



Le lieu et son histoire : un édifice particulier 

L’église est placée sous la protection de Saint Martin, saint patron des maréchaux-ferrants, des policiers, des commissaires des armées et des soldats. L’église est inscrite Monument Historique depuis 1991. Elle possède du mobilier remarquable : la chaire à prêcher du XVIIème siècle avec 2 atlantes gainés. Derrière le Maitre Autel, un retable du XVIIème siècle et son magnifique tableau du XVIIIème siècle « Le Martyre de Saint Hippolyte », réalisé par de Challe. Ce sont les seuls vestiges de l’ancienne église. Ils sont classés Monuments Historiques depuis 1979.



La mobilisation : un village soudé autour du projet 

La restauration de l’église Saint Martin fut engagée par la commune de L’Isle-sur-Serein en 2020. Le programme de restauration de l’église vise à préserver ce patrimoine, et la commune a décidé de lancer un appel à la générosité afin de permettre à chacun de participer à ce projet de sauvegarde de l’église.

L’église du village conservera ainsi sa fonction cultuelle et est également le lieu de rassemblement pour l’accueil de manifestations culturelles organisées par la commune de L’Isle-sur-Serein.


(souce: Fondation du Patrimoine)